La chambre a été transformée à travers l’emploi massif de briques en terre cuite de Salernes (Var) : toute la surface au sol a été recouverte de ce matériau brut. Les blocs de pierre remontent le long des murs et leur structure prend la forme d’un bassin dont les bords deviennent des assises, des plans d’appui où poser des objets, une base de lit. Tout le long du périmètre de la pièce, dans l’interstice étroit qui sépare les briques des murs blancs, un système à LED répand un éclairage léger qui irradie jusqu’au plafond telles les vapeurs aromatiques des parfums de Grasse. L’ameublement se réfère lui aussi aux traditions locales : les nuances rosées de l’armoire et du bureau font par exemple allusion aux alambics employés pour la distillation des fleurs. Joints à la lumière diffuse et aux surfaces réfléchissantes, les éléments métalliques contrebalancent la chaleur de la terre cuite et rendent la composition d’ensemble abstraite, réduite à l’essentiel. Les objets qui habitent la chambre se dématérialisent grâce à la transparence du verre, comme dans le cas des vases et des carafes, ou bien encore se fondent à l’arrière-plan sous l’effet de la blancheur minimale du métal, comme dans le cas de l’horloge et de la lampe du bureau. Dans la salle de bain, émerge de l’assise un lavabo et sa robinetterie cuivrée qui évoquent les alambics pour se poursuivre jusque dans la douche elle aussi totalement revêtue de briques.