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Événement : Arrêt sur la Biennale Internationale Design Saint-Étienne
Ludovic Noël, directeur de la Cité du Design, nous raconte cette 9e édition d'un événement majeur pour la scène internationale du design
Christine Gaspard
2015年3月13日
Après un an et demi de travail, la neuvième édition de la Biennale Internationale Design Saint-Étienne a commencé. Et c’est tant mieux ! Car cette édition passionnante offre un panorama très complet des différentes directions empruntées par le design d’aujourd’hui. Le design qui, loin de se recroqueviller sur lui-même, s’ouvre toujours plus et se remet perpétuellement en question. À travers une multitude de propositions, les commissaires d’exposition y interrogent nos modes de vie et notre perception du quotidien, dans le prisme d’une problématique ambitieuse : « Les Sens du Beau ».
Pour l’occasion, Houzz a rencontré Ludovic Noël, directeur général de la Cité du Design de Saint-Étienne.
Pour l’occasion, Houzz a rencontré Ludovic Noël, directeur général de la Cité du Design de Saint-Étienne.
Qu’est-ce que la Biennale Internationale Design Saint-Étienne ?
Ludovic Noël : C’est un événement singulier, dans la mesure où l’on ne se contente pas de présenter les derniers produits édités par des marques que tout le monde connaît. C’est souvent le cas sur les salons et expositions liés au design, mais ici, l’enjeu est tout autre. Sinon, ce serait d’ailleurs plus facile à organiser !
Ludovic Noël : C’est un événement singulier, dans la mesure où l’on ne se contente pas de présenter les derniers produits édités par des marques que tout le monde connaît. C’est souvent le cas sur les salons et expositions liés au design, mais ici, l’enjeu est tout autre. Sinon, ce serait d’ailleurs plus facile à organiser !
Notre parti pris, c’est que nos commissaires choisissent toutes les pièces qui se retrouvent exposées pendant la durée de l’événement, pour apporter leur propre réponse à la problématique posée. À savoir Les Sens du Beau, pour cette édition 2015. La biennale est donc une photographie, un point de vue sur le design international, à un moment donné et autour d’un thème. Moi, j’appelle ça le carottage ! On fait le carottage du design mondial à un instant t.
En quoi cette nouvelle biennale se distingue des précédentes éditions de l’événement ?
Il y a plusieurs points d’évolution fondamentaux.
Le premier, c’est que cette biennale est plus longue. En 2013, on avait reçu 140 000 personnes en 18 jours et je pense qu’on arrivait à un maximum pour ne pas nuire à l’expérience de visite. C’est évidemment un beau problème à résoudre ! Nous avions trop de monde en même temps dans les expositions et on ne va pas s’en plaindre. Notre objectif n’est donc pas tellement de faire plus de visiteurs en 2015 sur 33 jours, qu’en 2013 sur 18 jours. Nous souhaitons en revanche améliorer le confort de visite, en leur permettant de venir sur un mois complet, dont deux week-ends supplémentaires.
Le deuxième axe, puisque l’on a davantage de temps, revient à consacrer une semaine aux professionnels. Il s’agit d’orchestrer la rencontre entre des professionnels du design et des entreprises. La semaine du 30 mars, il y aura notamment une convention d’affaires, sorte de speed-dating entre designers et chefs d’entreprise qui pourront se rencontrer toutes les 30 minutes. On leur offre de multiplier leurs contacts, soit de renforcer leur réseau, tout en montrant aux chefs d’entreprise qu’ils peuvent travailler avec des designers. Au quotidien, les designers travaillent beaucoup avec des PME et il est important de comprendre que ces collaborations-là ne sont pas exclusivement réservées aux grandes marques de mobilier. Elles peuvent aussi porter leurs fruits dans un contexte plus modeste.
Il y a plusieurs points d’évolution fondamentaux.
Le premier, c’est que cette biennale est plus longue. En 2013, on avait reçu 140 000 personnes en 18 jours et je pense qu’on arrivait à un maximum pour ne pas nuire à l’expérience de visite. C’est évidemment un beau problème à résoudre ! Nous avions trop de monde en même temps dans les expositions et on ne va pas s’en plaindre. Notre objectif n’est donc pas tellement de faire plus de visiteurs en 2015 sur 33 jours, qu’en 2013 sur 18 jours. Nous souhaitons en revanche améliorer le confort de visite, en leur permettant de venir sur un mois complet, dont deux week-ends supplémentaires.
Le deuxième axe, puisque l’on a davantage de temps, revient à consacrer une semaine aux professionnels. Il s’agit d’orchestrer la rencontre entre des professionnels du design et des entreprises. La semaine du 30 mars, il y aura notamment une convention d’affaires, sorte de speed-dating entre designers et chefs d’entreprise qui pourront se rencontrer toutes les 30 minutes. On leur offre de multiplier leurs contacts, soit de renforcer leur réseau, tout en montrant aux chefs d’entreprise qu’ils peuvent travailler avec des designers. Au quotidien, les designers travaillent beaucoup avec des PME et il est important de comprendre que ces collaborations-là ne sont pas exclusivement réservées aux grandes marques de mobilier. Elles peuvent aussi porter leurs fruits dans un contexte plus modeste.
L’espace d’exposition Les Labos va justement dans ce sens…
Les Labos correspondent à un pôle important de la biennale. Il s’agit de montrer aux entreprises qu’elles ont intérêt, lors de l’élaboration d’un produit, à solliciter le plus tôt possible les avis des utilisateurs finaux. Leur processus de création et d’innovation peut s’y nourrir des avis recueillis auprès du public de la biennale.
Les Labos correspondent à un pôle important de la biennale. Il s’agit de montrer aux entreprises qu’elles ont intérêt, lors de l’élaboration d’un produit, à solliciter le plus tôt possible les avis des utilisateurs finaux. Leur processus de création et d’innovation peut s’y nourrir des avis recueillis auprès du public de la biennale.
Au-delà des professionnels, à qui s’adresse cette biennale 2015 ?
La biennale est un événement qui draine plusieurs publics. Parmi les expositions, il y en a qui seront plutôt à destination des experts ou professionnels, et d’autres, du grand public. Car on accueille quand même 16 000 scolaires ! Ce qui signifie que toutes les 15 minutes, on a un groupe d’enfants ou d’adolescents qui partent en visite. Il faut par conséquent que l’on ait des expositions qui leur parlent et évoquent leur quotidien. L’objectif était d’en avoir pour tout le monde et pour tous les goûts.
La biennale est un événement qui draine plusieurs publics. Parmi les expositions, il y en a qui seront plutôt à destination des experts ou professionnels, et d’autres, du grand public. Car on accueille quand même 16 000 scolaires ! Ce qui signifie que toutes les 15 minutes, on a un groupe d’enfants ou d’adolescents qui partent en visite. Il faut par conséquent que l’on ait des expositions qui leur parlent et évoquent leur quotidien. L’objectif était d’en avoir pour tout le monde et pour tous les goûts.
Quid des partis pris esthétiques de la biennale et du choix des différents commissaires d’exposition ?
Elsa Francès, directrice de la biennale et Benjamin Loyauté ont été les co-commissaires généraux de cette exposition. Elsa a lancé les premières thématiques et les premiers commissariats ; Benjamin est arrivé pour compléter cette vision. J’aime assez cette idée d’une co-commission d’exposition, qui peut certes être parfois compliquée mais soulève de vraies questions. On ne voulait pas d’une seule ligne directrice. C’est toujours positif quand plusieurs visions se rencontrent. Benjamin et Elsa ont eu pour mission d’arriver à choisir des commissaires différents et cela s’exprime in fine par la diversité des expositions proposées. Dans le même temps, il faut arriver à contenir tout cela autour d’un thème.
Elsa Francès, directrice de la biennale et Benjamin Loyauté ont été les co-commissaires généraux de cette exposition. Elsa a lancé les premières thématiques et les premiers commissariats ; Benjamin est arrivé pour compléter cette vision. J’aime assez cette idée d’une co-commission d’exposition, qui peut certes être parfois compliquée mais soulève de vraies questions. On ne voulait pas d’une seule ligne directrice. C’est toujours positif quand plusieurs visions se rencontrent. Benjamin et Elsa ont eu pour mission d’arriver à choisir des commissaires différents et cela s’exprime in fine par la diversité des expositions proposées. Dans le même temps, il faut arriver à contenir tout cela autour d’un thème.
Le co-commissaire général Benjamin Loyauté me disait que la préparation de cette édition avait été très intense, à la fois positivement prenante et parfois douloureuse.
Oui, c’est toujours comme ça ! Cela fait un an et demi qu’on travaille dur sur cette édition. Mais je pense que du frottement et des frictions, il naît toujours quelque chose. S’il l’on restait dans un propos consensuel et que l’on laissait 100 % de liberté à nos commissaires, on perdrait sans doute l’idée d’une réelle unité autour d’un thème. Il ne s’agit pas de piloter à la place du commissaire mais de donner notre avis, de l’affirmer et de l’argumenter régulièrement. Sur chaque exposition, on a procédé ainsi, en interaction avec les commissaires concernés. Je crois que c’est ce qui fait aujourd’hui la richesse de la biennale.
Oui, c’est toujours comme ça ! Cela fait un an et demi qu’on travaille dur sur cette édition. Mais je pense que du frottement et des frictions, il naît toujours quelque chose. S’il l’on restait dans un propos consensuel et que l’on laissait 100 % de liberté à nos commissaires, on perdrait sans doute l’idée d’une réelle unité autour d’un thème. Il ne s’agit pas de piloter à la place du commissaire mais de donner notre avis, de l’affirmer et de l’argumenter régulièrement. Sur chaque exposition, on a procédé ainsi, en interaction avec les commissaires concernés. Je crois que c’est ce qui fait aujourd’hui la richesse de la biennale.
Un partenariat avec Séoul a également été mis en place…
Pour la première fois, on a souhaité mettre en avant un partenariat avec une ville du réseau mondial Unesco. On l’a fait parce que Saint-Étienne a été désigné par l’Unesco parmi les quinze villes de design dans le monde, aux côtés de Montréal, Berlin, Helsinki, Bilbao, etc.
Ente la Cité du Design, la Biennale et l’école de Saint-Étienne, il y a ici un écosystème particulier que l’on ne retrouve pas ailleurs. Il y a des villes où l’on a une très bonne école, d’autres où l’on a de belles expositions. Mais c’est rare que ces différents éléments se retrouvent réunis sur un même territoire. On s’est dit que dans cette logique Unesco, il serait intéressant de commencer une série d’invitations, en conviant l’une des villes du réseau à participer à chaque édition de la biennale. Et ce, en y apportant sa réponse à la thématique choisie. Cette année, c’est Séoul qui est à l’honneur !
Pour la première fois, on a souhaité mettre en avant un partenariat avec une ville du réseau mondial Unesco. On l’a fait parce que Saint-Étienne a été désigné par l’Unesco parmi les quinze villes de design dans le monde, aux côtés de Montréal, Berlin, Helsinki, Bilbao, etc.
Ente la Cité du Design, la Biennale et l’école de Saint-Étienne, il y a ici un écosystème particulier que l’on ne retrouve pas ailleurs. Il y a des villes où l’on a une très bonne école, d’autres où l’on a de belles expositions. Mais c’est rare que ces différents éléments se retrouvent réunis sur un même territoire. On s’est dit que dans cette logique Unesco, il serait intéressant de commencer une série d’invitations, en conviant l’une des villes du réseau à participer à chaque édition de la biennale. Et ce, en y apportant sa réponse à la thématique choisie. Cette année, c’est Séoul qui est à l’honneur !
Que ressentez-vous maintenant, en plein lancement ?
C’est fantastique ! Fatigant, certes. Mais fantastique !
Oserais-je vous demander si vous pensez déjà à 2017 ?
Bien sûr ! Il n’y a pas encore de thème mais la première réunion sur l’édition 2017 a eu lieu il y a quelques jours. Et l’on va bientôt vraiment pouvoir se pencher dessus.
ET VOUS ?
Avez-vous déjà visité la Biennale Internationale Design Saint-Étienne ?
Lire aussi :
Palette des tendances couleurs 2015
Palette des tendances arts de la table 2015
C’est fantastique ! Fatigant, certes. Mais fantastique !
Oserais-je vous demander si vous pensez déjà à 2017 ?
Bien sûr ! Il n’y a pas encore de thème mais la première réunion sur l’édition 2017 a eu lieu il y a quelques jours. Et l’on va bientôt vraiment pouvoir se pencher dessus.
ET VOUS ?
Avez-vous déjà visité la Biennale Internationale Design Saint-Étienne ?
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